1. |
Divinités
02:56
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Dans d’autres cultures
À d’autres époques
En d’autres temps en d’autres lieux
Je suis un dieu
Statues marbres enluminures
Arts nobles mineurs et en toc
En d’autres temps en d’autres lieux
Je suis un dieu
… ça m’fait une belle jambe !
Dans d’autres pays jadis
Y’avait 5 genres et pas 2
En d’autres temps en d’autres lieux
Je suis un dieu
Entendez les sacrifices
Anônnez nos anonymes
En d’autres temps en d’autres lieux
Je suis un dieu
… ça m’fait une belle jambe
Quand les miens meurent
Quand on viole les miennes
Comme un commun comme un des mortel.le.s
Entrez nos noms au registre
Ou au moins... la date et le lieu
En d’autres temps en d’autres lieux
Je suis un dieu
Scandez lors de nos parades
La liste scandale de nos cadavres
En d’autres temps en d’autres lieux
Je suis un dieu
ça m’fait une belle jambe !
Quand les miens meurent
Quand on viole les miennes
Comme un commun comme un des mortel.le.s
Scannez nos empreintes
Sur le pas qu’on nous emprunte
En d’autres temps en d’autres lieux
Je suis un dieu
Vendez via vos films et firmes
Nos viandes à bombes sexuelles
Ici en tout temps en tous lieux
Je suis mortel !
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2. |
Douves
03:34
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Douves… douves...
Eugène
Une zone érogène
A lui tout seul
(Douves)
Eugène
Aucune gêne
Et une belle gueule
(Douves)
Eugène est pas du genre à se laisser faire
Sauf quand i’ veut qu’j’lui fasse sa p’tite affaire
Eugène, il a son imaginaire
Et dans son monde à lui, c’est une princesse, ma princesse
Douve, douve,
Douve, au fond des douves…
Eugène est une princesse du genre qui se tient en laisse,
Eugène est une princesse du genre qu’on attache à une chaise
Eugène est prisonnière dans un donjon, mon donjon
Car dans son monde à elle, moi je suis son…
Gardien de prison !
(Douves)
Eugène veut que je la traîne par la traîne dans la boue
Eugène veut que je la traite de tous les noms tabous
Eugène, c’est ma princesse, ma maîtresse, elle décide
Mais je trouve son imaginaire limite
Féminicide...
(Eugène veut que j’la traîne par la traîne...
Par la traîne, tout au fond des…
Douves)
Princesse en stand-by
Mouchoir blanc bye-bye
Princesse dans l’aile ouest
Bye-bye dans sa tour
Princesse en stand-by
Mouchoir blanc bye-bye
Princesse dans l’aile ouest
Bye-bye dans les
Douves...
Eugène
Une zone érogène
A lui toute seule
(Douves)
Eugène
Aucune gêne
Et une belle gueule
(T’étouffes aux fonds des
Douves)
Eugène veut que je la traîne par la traîne, que j'la bute
Ce qui m’gêne dans cette affaire, c'est les insultes, j'vois pas le but
Je vous laisse trouver ce qui rime avec -ute
Eugène, c’est ma princesse, ma maîtresse, tout ça m'excite
Mais je trouve son imaginaire sexy mais
Sexiste
Faudrait que j’lui dise ça, à Eugène,
(Douves !)
Plutôt que de m’étaler là sur scène.
“Eugène, je veux bien être ton domina, deux minutes,
On peut aller loin dans le gore, c’est ton corps,
Mais “pute”, c’est pas une insulte !
Non.”
Princesse en stand-by
Mouchoir blanc bye-bye
Princesse dans l’aile ouest
Bye-bye dans sa tour
Princesse en stand-by
Mouchoir blanc bye-bye
Princesse dans l’aile ouest
Bye-bye
Princesse en stand-by
Mouchoir blanc bye-bye
Princesse dans l’aile ouest
Bye-bye dans sa tour
Princesse en stand-by
Mouchoir blanc bye-bye
Princesse dans l’aile ouest…
Bye-bye dans les douves !
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3. |
Colère
04:01
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J'enfile cette colère comme un gant
Chaque matin
Je porte cette colère comme un truc élégant
Mon cœur et ma rage
Un orage dans chaque main
Ça ne va pas
Mais ça me va bien
Colère me serre le col
Colère me colle aux pieds
Colère me cloue au sol
Colère m’assied
Colère me sied au teint
Couleur gosier éteint
Texture de soie
Dans un
Texte d’acier
Ça ne me passe pas, ça ne me casse pas
Je ne m’abîme pas
Je ne me pâme pas quand
Je retourne le coup comme un gant
Je porte cette colère comme un truc élégant
Colère me serre le col
Colère me colle aux pieds
Colère me cloue au sol
Colère m’assied
Cette migraine de colère me va comme un gant
un gant, petite graine de l’arbre à claques
un beau jour d’automne
les coups vont tomber
Autonomes, comme des flammes
comme une pluie de feuilles oranges
comme ça tombe bien, comme ça m’arrange
je n’aurai plus rien à porter…
Colère me serre le col
Colère me colle aux pieds
Colère me cloue au sol
Colère m’assied
Colère me sied au teint
Couleur gosier éteint
Texture de soie
Dans un
Texte d’acier
Colère me prend au mot
Colère me pend haut
Et court. Colère
Court, colère,
Cours, colère,
Cours, colère.
Me serre le col
Me colle aux pieds
Me cloue au sol
M’assied
Colère entre mes doigts
Colère me sert à quoi
Courir après les trains
Court, colère
Court, colère
Me cassera pas
Me passera pas
Et courage
Court, colère
Court, colère
Cœur et rage
Un orage dans chaque main
Et courage
Court, colère
Court, colère
Me serre le col
Me colle aux pieds
Me cloue au sol
M’assied
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4. |
D'hommes
04:12
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Je veux d’autres modèles d’hommes
D’hommes d’hommes
Je veux
D’autres modèles d’hommes
D’hommes d’hommes
Nous sommes debout sur nos podiums
Podiums
Colonnes d’argile et pieds d’opium
D’opium
Les rues, les terres et les coupoles d’hommes
Les empires de Pierre, et Jacques, et Paul
Tous les chemins mènent aux scrotums d'hommes
D’hommes d’hommes
Bien assis sur nos monopoles d’hommes
Sur nos écoles et récoltes agricoles
Des récits et des paraboles d’hommes
Des cénacles, et spectacles, et symboles
La jupe sur mes jambes
Cascade d’insultes
Je remonte la honte en saumon
Je relève le menton
Pourquoi est-ce une humiliation pour eux
De porter des talons
Quand pour elles c’est une promotion, de porter le pantalon ?
Je pose
La question
Petit bout de tissus des chutes de
Petits bouts de tissus
Je suis un pétale qui pédale dans l’absurde
Je remonte la honte en sautant
Chaque chose en son temps
Mais j’ai besoin d’autres modèles
Et j’ai besoin d’autres mots d’eux
On a besoin d’autres modes, d’autres codes,
Entre
Dom’ dom’ dom’ dominants,
Et dom’ dom’ dom’ dominés
Et si on remontait le fil
A saute-saumon
Vers la racine du mâle…
Pour tout recommencer ?
Mec, je t’ai pas demandé de mettre du mascara
Mais de mettre un terme à la mascarade
Et à cette cascade d’insultes
Je veux d’autres modèles d’hommes
D’hommes d’hommes
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5. |
Mes aïeules
04:53
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Mes aïeules auprès de moi
Ailleurs dans l’au-delà
Dans l’eau de la maison
Dans la poussière des cloisons
Du sol
Tout seul
Moi connais pas
Elles se trémoussent en rangs d’oignons derrière moi
Les cliquetis de leurs bracelets
Chatouillent mon trousseau de clefs
Mes aïeules ne me laissent jamais seul
Je suis hanté
Entrez mais laissez
Vos souliers sur le seuil
À toutes mes mères
Marraines
Mes reines
À vous
Les seules vraies et fières
Gueules de loups
Qu’on met en bouquets de glaïeules
Qu’on fout sous le joug de la minceur
À toutes mes aïeules
À toutes mes soeurs
À toutes celles que l’on trait pour en tirer profit
À toutes celles que l’on traite en vrais faux-plis
À toutes celles que l’on pèse baise rabaisse aplanit
À toutes celles dont on dit
Que je les ai trahies
À toutes celles à qui l’on tient la porte – acquises
À toutes celles dont on ne prend pas le nom – pardon
À toutes celles que j’étais – et que je suis encore
Aux codes que je rejette
Aux traits que j’essuie de mon propre corps
S’il-vous-plaît
Mes chairs
S’il-vous-plaît faites-vous légères
Que je vous porte haut et fier
À tous mes frères maintenant
Mes pères en pierres de pyramide
À tous mes pires amis de type
Permanents
À ceux qui offrent les bouquets
Qui braquent les coffres et les banquets
À tous ces branques qui s’inquiètent
Que l’on viennent mener une enquête
Sur leurs privilèges
Et qui taxent ces attaques d’infâmes sacrilèges
À ceux pour qui aimer les femmes
C’est les ramener chez soi
À ceux qui assimilent leurs verges à des missiles
Et les terres vierges aux techats
À ceux que je ne mets plus en rut en rue maintenant
À ceux qui mentent quand ils prétendent
Que c’est un compliment
À ceux pour qui c’est faire un drame que de se démener
Les dominos en domini du plus clair au plus foncé
À tout ce dont on est forcé
Ces dons qui ne sont qu’inconfort
À tout ce qui peut vous tuer
Et ne nous rendra pas plus fort
S’il-vous-plaît
Mes chairs
S’il-vous-plaît faites-vous légères
Que je vous porte haut et fier
À toutes celles à qui l’on tient la porte – acquises
À toutes celles dont on ne prend pas le nom – pardon
À toutes celles que l’on pèse baise rabaisse que l’on dépense
À toutes celles qui ne m’ont même pas dit tu nous as trahies
Mais qui le pensent
S’il-vous-plaît
Mes chairs
S’il-vous-plait faites-vous légères
Que je vous porte haut et fier
Mes aïeules auprès de moi
Ailleurs dans l’au-delà
Dans l’eau de la maison
Dans la poussière des cloisons
Du sol
Tout seul
Moi connais pas
Elles se trémoussent en rangs d’oignons derrière moi
Les cliquetis de leurs bracelets
Chatouillent mon trousseau de clefs
Mes aïeules ne me laissent jamais seul
Je suis hanté
Entrez mais laissez
Vos souliers sur le seuil
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Pierre Rococo Ghent, Belgium
Pierre Rococo vient du slam et du cabaret. En 2020, en colaboratoire avec Les Hommes Boîtes, il met en musique ses textes destinés aux drag shows. A cet agglomérat baroque, se joingnent Hicham, Clem Thomas et Gynoos. "Divinités", l'EP des 5 premiers titres est sortis en automne, tirés de ces rencontres. L'album de 10 nouvelles chansons "C'est déjà le printemps" sort à partir du 14 mars 2023 ! ... more
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